Car Yann Cléry est avant tout un instrumentiste, virtuose de la flûte traversière, qu’il manie avec audace et inventivité, à l’instar d’un Magic Malik. 

Pour ce projet, seul en scène, même si parfois il ne s’interdit pas sur un morceau l’apparition de quelques invités prestigieux comme Bibi Tanga, Cyril Atef, Sonny Troupé, Poundo, Queen Omega… , il s’est entouré de machines pour l’accompagner, lui permettant ainsi de se démultiplier, de sampler sa flûte et sa voix en direct, de lancer des boucles musicales et autres effets sonores, de jouer des lignes de basse au clavier ou des percussions traditionnelles sur un pad, se métamorphosant en homme-orchestre digital, au point qu’il devient plusieurs !

Une œuvre traversée par les rythmes caribéens mais aussi d’Amérique du Sud (Ritmo do Brazil, Kasékò guyanais, Sanpula amérindien), qui dialoguent avec de grosses basses à l’anglaise dans la lignée de Roots Manuva et de Massive Attack, ponctuée par des envolées aériennes de flûte, conférant une dimension mystique et renforçant l’aspect organique de la musique. Une alchimie servie par l’interprétation scénique lumineuse de Yann Cléry, artiste pluridimensionnel, véritable chef d’orchestre et maître de cérémonie de cette symphonie électropicale, entre voyage en flutisie et furious dancehall.